LIFF 2025 : qu'avez-vous vu ? Ça vaut le déplacement ?

[PatriciaC]

Pour les cinéphiles et les Montoises (je pense qu'on est une majorité de femmes originaires de Mons et alentours non ?), je vous propose d'indiquer ici les film que nous avons vu au Love International Film Festival et d'indiquer si ça vaut le déplacement ou pas, une petite critique pour que les autres sachent si le film en vaut la peine.

Allez, qui commence ?

[ANNABELLA]

Bon Festival et bon weekend !

[PatriciaC]

J'ai été voir la compétition de courts métrages belges, la première partie. C'était très bien mais très noir, le moins que l'on puisse dire c'est qu'on n'est pas sorti de là le sourire aux lèvres : une histoire d'ados en manque de père (Bahamas), une histoire de baptême étudiant très cruel (Baisse les yeux pli + ), une autre sur les violences domestiques (en éclats), et le dernier où il est question de passage entre la vie et la mort (Une nuit d'avance)...

[Laurence.be]

Mexico 86, avec toi ;-) !

En partie autobiographique (le réalisateur, d'origine guatémaltèque, a été élevé par sa grand-mère tandis que sa mère, militante activiste contre le pouvoir en place, s'est exilée), le film interpelle de par le choix cornélien d'une femme partagée entre l'idéal d'une cause politique/humanitaire et la sécurité de son enfant. C'est le combat d'une vie "publique" incompatible avec la vie privée (et vice-versa).

Comme disait quelqu'un dans la salle, le sujet traité est universel parce qu'il peut être transposé dans d'autres pays où des voix de femmes (et d'hommes) s'élèvent contre des régimes dictatoriaux, et cela pourrait aussi être l'histoire de résistantes pendant la seconde guerre mondiale...

J'ai bien résumé ?

[PatriciaC]

Laurence a très bien résumé le film, j'ajouterais qu émotionnellement parlant c'est assez dur.... Difficile de ne pas sortir de la salle sans une boule dans la gorge.

[Laurence.be]

Laurence a très bien résumé le film, j'ajouterais qu émotionnellement parlant c'est assez dur.... Difficile de ne pas sortir de la salle sans une boule dans la gorge.

Pas moi, car ça aurait pu finir bien plus mal que ça (je m'attendais à ce que ça finisse bien plus mal que ça).

[verdyM2304]

Ce dimanche soir, j'ai vu 2 films!

1) "Le Répondeur" de Fabienne Godet. Avec Denis Podalydès, Salif Cissé, Aure Atika.
Film français.
Présents au LIFF: Salif Cissé et Fabian Le Castel.

Synopsis
"Baptiste, imitateur de talent, ne parvient pas à vivre de son art. Un jour, il est approché par Pierre Chozène, romancier célèbre mais discret, constamment dérangé par les appels incessants de son éditeur, sa fille, son ex-femme… Pierre, qui a besoin de calme pour écrire son texte le plus ambitieux, propose alors à Baptiste de devenir son ‘répondeur’ en se faisant passer pour lui au téléphone… Peu à peu, celui-ci ne se contente pas d’imiter l’écrivain : il développe son personnage !"

J'ai bien aimé ce film! Le duo Denis Podalydès/Salif Cissé fonctionne très bien! Je souligne le travail colossal de Salif Cissé qui s'est fait coaché (pour interpréter son rôle d'imitateur) par Fabian Le Castel et par Michaël Gregorio. Le résultat est bluffant! A voir!!! 7,5/10!

2) "La Chambre de Mariana" d'Emmanuel Finkiel. Avec Mélanie Thierry et le jeune Artem Kyryk.
Une œuvre sensible et humaniste adaptée du roman d’Aharon Appelfeld.
Film Français/Israëlien/Hongrois/Belge.
Présent au LIFF: Emmanuel Finkiel.

Synopsis
1943, Ukraine, Hugo a 12 ans. Pour le sauver de la déportation, sa mère le confie à son amie d’enfance Mariana, une prostituée qui vit dans une maison close à la sortie de la ville. Caché dans le placard de la chambre de Mariana, toute son existence est suspendue aux bruits qui l’entourent et aux scènes qu’il devine à travers la cloison…

Très bonne interprétation des acteurs principaux (M. Thierry et A. Kyryk). On ressent la solitude des 2 personnages principaux. Et on ressent l'amour que ces 2 personnages se donnent... chacun à leur manière, en luttant contre cette solitude et contre ce triste sort qu'est le leur... Chacun a sa propre manière de "survivre"... On croit sans problème à leur interprétation. C'est un film "dur"... Les 130 minutes que durent le film passent cependant aisément. Cela ne semble pas long du tout.
J'ai malgré tout des difficultés à émettre un avis personnel en ce moment même... Car tout bêtement je n'ai pas lu le bouquin dont ce film est adapté. J'ai donc l'impression qu'il me manque un repère en soi.
Mais: 7/10.

Si qqun a vu ce film ,j'aimerais beaucoup avoir son avis (qu'il ait lu le livre ou pas).

[Masfil]

" Silver Star ". Une jeune fille solitaire et silencieuse, tout juste sortie de prison, braque une banque et prend en otage une fille extravertie enceinte jusqu'au cou. Une longue cavale commence.

Tous les éléments pour un sujet dramatique et social sont présents mais le couple réalisateur saupoudre les scènes de touches humoristiques et décrit bien la transformation ( prévisible il est vrai ) de l'antagonisme du départ en véritable lien. Très bonne interprétation. Bref ( comme dans la série que je conseille vivement ) un road movie en compagnie de jeunes cousines de Thelma et Louise. 8/10.

" La chambre de Mariana ". verdyM2304 a donné le synopsis.
Je la rejoins pour son jugement de la très bonne interprétation des acteurs principaux. Outre l'aspect historique, le réalisateur décrit également l'ambiguïté de l'évolution des sentiments des deux personnages principaux. Des situations tragiques présentées avec pudeur. 8/10

[verdyM2304]

Ce lundi 10/03 en soirée:
* "Eterno Visionario" de Michele Placido. Avec Fabizio Bentivoglio, Valeria Bruni Tedeschi, Federica Vincenti.
Film italien. Avec une participation belge.
Présente au LIFF: l'actrice (principale) et productrice Federica Vincenti.

Synopsis: Biopic sur Luigi Pirandello, un des dramaturges et écrivains italiens les plus connus dans le monde, déchiré entre son amour impossible pour Marta Abba et sa relation avec sa femme Antonietta Portulano qui souffrait d'une maladie mentale.

Belle interprétation des différents acteurs mais je n'ai pas ressenti "ce déchirement" amoureux du personnage principal entre son épouse et sa muse... Au contraire j'ai plutôt ressenti l'abandon de Luigi Pirandello face à son épouse (il a quand même vécu 14 ans sans voir son épouse placée en hôpital psychiatrique) ... Par contre il met en scène les "délires de sa femme" pour extérioriser sa frustration à lui et son analyse de l'âme de certains êtres humains "dérangés". On peut ressentir la douleur de ce dramaturge. Cela: c'est incontestable. Après tout: chacun doit survivre à sa manière dans de telles situations...
Parallèlement: j'ai plutôt ressenti un lien "bienveillant" et admiratif face à sa muse... Pas tellement un lien d'amour impossible ou de désir... Plutôt un lien "filial"... Une évidence artistique... Pour faire transparaître l'état mental (selon les circonstances) des humains...
Le film se laisse regarder sans trop de mal. On ne voit pas le temps passer.
Mais: 5,5/10.
NB: l'actrice principale m'a déçue par rapport aux "questions-réponses" du public. Elle n'accepte aucune remarque négative (même émise gentiment par le public)... Remarque(s) négative(s) pourtant bien fondée(s) selon moi!!!

[PatriciaC]

Hier j'ai été voir Au bord du monde. J'ai bien aimé ce film qui raconte la rencontre d'une jeune infirmière en psychiatrie qui se prend d'amitié pour une patiente qui n'a selon elle pas sa place là et qui essaie de s'enfuir régulièrement. Très chouette film, on ne voit pas le temps passer, mais à mon sens quelques incohérences au niveau de l'attitude de cette infirmière, même si elle est débutante : je ne pense pas qu'une vraie infirmière se permettrait de faire tout ce qu'elle fait.

J'ai eu le plaisir de brièvement y rencontrer Leroap.

[Masfil]

J'étais donc sans le savoir dans la même salle que PatriciaC et Leroap .

Bonne réflexion sur la distance entre le soignant et le patient. Et avec une jeune comédienne de la région qui crève l'écran. 8/10

" Veuves! ". Un documentaire belge sur des veuves issues de l'émigration italienne. Le film aborde des sujets forts : la mort, la solitude, les relations amoureuses dans les années 50, le sens à donner au dernier chapitre de notre vie,.... Et tout cela sans pathos mais avec beaucoup de tendresse, de la poésie, de l'humour et un montage remarquable. On a envie d'aller boire un café et manger un bout de tarte avec ces femmes qui aiment la vie. Emouvant. 9 moins

[PatriciaC]

J'étais donc sans le savoir dans la même salle que PatriciaC et Leroap .

Bonne réflexion sur la distance entre le soignant et le patient. Et avec une jeune comédienne de la région qui crève l'écran. 8/10

Ma voisine et moi nous demandions, à propos de Au bord du monde : l'actrice qui était présente, c'était celle qui incarnait l'infirmière ou la patiente ? Nous ne sommes pas restées pour la discussion avec l'équipe (travail matinal oblige), et donc nous ne l'avons vue que brièvement au début et nous nous posions la question.

[Masfil]

Elle incarnait l'infirmière. Mara Taquin : née à Bruxelles mais habitant Mons ou sa région. On l'a déjà vue dans des séries ( Ennemi public, Sambre, ... ) et au cinéma ( La ruche, Hors-normes, ... )

Belles toiles.

[verdyM2304]

Ce 12/03.

* "The Shameless" de Konstantin Bojanov.
(Suisse/Bulgarie/France/Taiwan/Inde).
Synopsis: Nadira s'échappe, au milieu de la nuit, d'un bordel de Delhi après avoir poignardé à mort un policier abusif. Elle trouve refuge temporairement dans une communauté de travailleuses du sexe dans une autre région de l'Inde. Là-bas Nadira prend le nom indien de Renuka. Elle y tombe amoureuse de Devika, une jeune fille de 17 ans émotionnellement fragile. Sa rencontre avec Renuka va pousser Devika à affronter sa mère et à se rebeller contre l'institution séculaire et oppressive des consécrations religieuses, notamment.

Bonnes interprétations des différents acteurs et actrices.
Voici la critique d'Olivier Bouchard que je trouve tellement juste que je ne voudrais pas y ajouter ou y changer quoi que ce soit...
C'est un film indien percutant, aussi chaleureux dans les couleurs qu’il arbore (les teintes rouges du bordel d’où le personnage s’enfuit, les couleurs chaudes de la nuit…) que glacial dans le traitement dont font l’objet les deux femmes dont la complicité va ici se développer au fil du récit. Incarnée avec puissance par Anasuya Sengupta, Renuka est une figure de femme indépendante, qui malgré son métier, aspire à se passer des hommes, introduisant ici le sujet encore tabou en Inde de l’homosexualité, la naissance d’une idylle entre les deux femmes déclenchant des réactions violentes de la part de la communauté comme des proches.

Au-delà de ce sujet, c’est en réalité la place de la femme, comme marchandise que l’on exploite, qui fait l’objet de toutes les maltraitances, et que même la famille vend au futur mari le plus offrant, qui est ici traité. La manière dont la jeune Devika, interprétée avec délicatesse par Omara Shetty, a tenté d’éviter un mariage arrangé est de ce point de vue hautement significative et fait froid dans le dos. En choisissant une tonalité proche du thriller, Konstantin Bojanov insuffle une certaine fièvre à cette tentative d’échappée d’un monde dominé par les hommes, sous l’ombre du contrôle social et d’une police et de politiques corrompus, et où des visions éprouvantes (les draps envahis peu à peu par le sang...) viennent rajouter au malaise. Une histoire résolument sombre et désenchantée qui vise à mieux souligner la nécessité d’émancipation de la femme.

NB: L'actrice Anasuya Sengupta a remporté à Cannes le prix d'interprétation féminine dans la catégorie un certain regard à Cannes. C'est mérité!

7/10

[Masfil]

J'ai également vu " The Shameless ". Tout à fait d'accord avec verdyM2304. Très bon casting, très belle utilisation des couleurs, une histoire très sombre à des milliers d'années lumière de Bollywood. 8+

" Jouer avec le feu " . Un jeune homme fréquente des groupes d'extrême-droite, son père essaie de dialoguer avec lui.. Film social et drame familial sur l'impuissance d'un père face à la dérive de son fils. Les réalisatrices cadrent de près les visages et révèlent bien les sentiments des personnages. Vincent Lindon est parfait pour le rôle. 9 moins.

" Smell of burnt milk " ( Allemagne ). Le quotidien de trois générations de femmes agricultrices sous le même toit. Il n'y a pas vraiment de schéma narratif, c'est presque un docu évoquant les travaux journaliers et les moments de détente. Sous les jolies couleurs de l'été menacées par l'ombre du déclin des fermes allemandes. 7+

" Paul and Paulette take a bath " ( Royaume-Uni ). Paul aime Paulette qui préfère les filles et adore visiter des scènes de crimes historiques. Is vont former un couple sympa et original. Le ton est léger avec quelques notes plus graves en dernière partie sur le refus des parents d'accepter les orientations de vie de leur fille. 7+


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